2020.. Et après?

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Depuis début 2020, suite à la pandémie, le secteur économique à l’arrêt par intermittence a du se réinventer. En presqu’un an, le consommateur s’est bien évidemment également adapté, a pris de nouvelles habitudes de consommation. Malgré l’arrivée prévue de vaccins, les perspectives restent floues pour tous. Que nous augure 2021? Les commerces et entreprises devront certainement encore s’adapter dans les prochains mois.

Quels changements la pandémie de coronavirus a-t-elle opérée dans nos habitudes de consommation?

Pour le consommateur d’abord..

Après une période d’hésitation, de «non-consommation», un grand nombre de consommateurs se sont tournés vers l’e-commerce. La ruée dans les magasins alimentaires restés ouverts a également poussé les belges, confinés, à se tourner massivement et rapidement vers le shopping online afin de répondre à leurs besoins primaires, physiologiques. Les services online de grandes marques de distribution se sont d’ailleurs très vite vus saturés, ce qui a généré une frustration chez certains consommateurs qui ont ensuite opté pour de plus petits distributeurs locaux, du moins temporairement. Très vite, le consommateur ayant satisfait à ces besoins via les canaux digitaux s’est également tourné vers internet pour d’autres besoins secondaires.

Aujourd’hui, même si les commerces dits « non-essentiels » sont à nouveau, peut-être temporairement, ouverts, le consommateur ne se rue pas dans les shopping centers. Avec cette pandémie, beaucoup d’entre nous sont devenus agoraphobes. Les experts scientifiques, les politiques et les médias le rappellent sans cesse «se rendre dans des magasins, c’est prendre un risque sanitaire», à tort ou à raison, là n’est pas la question. Quoi qu’il en soit, cette peur ajoutée à la découverte du shopping online pour certains (de ses avantages comme des ses inconvénients), accentuent ces modifications dans les habitudes de consommation.

Des mois vont encore passer avant une vaccination suffisante de la population. D’ici là, les consommateurs vont améliorer leurs recherches de fournisseurs online. L’attrait pour les grands distributeurs, bien souvent moins chers et plus centralisés que les petits commerces locaux va-t-il augmenter ou, au contraire, le consommateur va-t-il se repositionner pour des fournisseurs locaux, bio ou plus écologiques?

Cette crise inédite a également déclenché chez une partie de la population une prise de conscience, une envie de transformer cette crise exceptionnelle en opportunité de changer le monde d’après. Soutien aux coopératives locales, aux petits indépendants et artisans de chez nous… Certains se recentrent sur leurs besoins essentiels. Mais maintiendront-ils leurs idéaux une fois la pandémie passée?

Autre changement notoire de cette crise sanitaire: l’adaptation de nos moyens de paiement. Dès les premiers signes de pandémie, le cash a été rejeté par les autorités, conseillant le paiement par carte de crédit, voire le paiement sans contact. Pourtant, les experts le confirment depuis, le risque de contamination par manipulation de billets de banque ou pièces de monnaies n’est pas plus important que celui pris en tapant son code secret sur un terminal de paiement. Les mois passant, le cash a repris peu à peu ses droits. Fort heureusement, car n’oublions pas que le cash reste un moyen de paiement pratique pour les personnes fragilisées (cf article publié précédemment: 3 raisons de maintenir le cash)

Et pour l’entreprise?

Au printemps, la plupart des commerces ont du fermer leurs portes. Pour certains, la vente à emporter n’était pas permise. Seule la vente en ligne l’était. Si certains secteurs, comme l’horeca, étaient déjà habitués à la vente à emporter ou livrée, d’autres n’avaient encore jamais fait de commande online ni fait un tour sur les réseaux sociaux..Tous ne disposaient pas d’un site web, et encore moins d’un site permettant le e-commerce.

Sans rentrées financières dans un premier temps, difficile pour un petit commerçant d’investir dans un site web fonctionnel et attractif. Beaucoup se sont tournés alors vers les réseaux sociaux. S’il est plutôt simple de créer une page Facebook professionnelle, il n’en va pas de même pour un non-initié d’y créer un catalogue de ses produits, de prendre des commandes par Messenger ou de gérer les flux de livraisons qui en découlent.

Se lancer dans le e-commerce sans formation ni barrières de sécurité, c’est risqué financièrement. Beaucoup ont du faire face sans y être préparés aux premières réservations fictives, aux livraisons coûteuses ou encore aux impayés. Etre indépendant, c’est prendre des risques, on le sait, mais des risques calculés. Rédiger de bonnes conditions générales de paiement disponibles sur son site de e-commerce ou sa page Facebook, prévoir des bons de commandes, des devis signés avec acomptes dans certains cas sont des impératifs à une vente en ligne en toute sécurité. Ouvrir le paiement à la réception peut paraître risqué mais, bien cadenassé avec un service de recouvrement de créances en cas d’impayés, cela permet d’accroître considérablement son chiffre d’affaires, même en temps de pandémie mondiale.

Et après?

Lorsque les politiques autoriseront la réouverture de tous les commerces, lorsque le «shopping plaisir» sera à nouveau permis, lorsque nous pourrons à nouveau nous rendre au restaurant entre collègues, assister à des événements de networking professionnels, faire la fête dans les bars avec nos amis, assister à une représentation théâtrale, faire du sport en salle, que restera-t-il de ce début de digitalisation des commerces locaux? Prendrons-nous le chemin vers le tout digital ou garderons-nous une mixité entre le réel et le virtuel?

Le consommateur comme l’entrepreneur se sont adaptés. Quelles habitudes allons nous garder? Quelles traces cette pandémie laissera-t-elle dans nos modes de consommation? Et vous, que ferez-vous demain?

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